Fin des libertés dans la fac ?

Publié le par Solidaires Etudiant-es Paris 8 - Saint Denis, syndicat de lutte

Cette fin d'année 2013 s'annonce sous le signe de la fin des libertés dans l'Université. Après un an d'élection, Présidente Danièle Tartakowsky spécialiste des mouvements sociaux, a proposé au Conseil des etudes et de la vie universitaire de faire modifier le réglèment intérieur en y inscrivant :

Article 1:
Le président de l’université est responsable de l’ordre et de la sécurité dans les enceintes et locaux affectés à titre principal à l’établissement dont il a la charge. Sa compétence s’étend aux locaux mis à la disposition des usagers et du personnel. Elle s’exerce à l’égard de tous les services et organismes publics ou privés installés dans les locaux précités. Le président est compétent pour prendre à titre temporaire toute mesure utile afin d’assurer le maintien de l’ordre : interdiction d’accès, suspension des enseignements. Les faits qui ont conduit au prononcé d’une telle mesure peuvent donner lieu à une procédure disciplinaire.
Article 2 - Accès au campus et aux différents locaux de l’université L’accès au campus et aux différents locaux de l’université est réservé aux usagers, aux personnels de l’université ainsi qu’à toute personne autorisée. L’accès peut être limité pour des raisons liées notamment à la sécurité et être conditionné à la présentation de la carte d’étudiant, de justification professionnelle et/ou à l’ouverture des sacs ou coffres de véhicules. Ces mesures font l’objet d’une décision du Président de l’Université. Les intervenants extérieurs à l’université doivent pouvoir justifier du motif de leur présence et peuvent être soumis au même
type de contrôle."

en lieu et place de "« le domaine public de l’université de Paris 8 constitue un espace ouvert et librement accessible à tous. Cet espace est prioritairement affecté aux besoins de la communauté universitaire. ».

Ce changement marque la fin des universités publiques, au sens de bien commun. Depuis le passage à l"autonomie" budgétaire, les universités sont, en effet, responsables de leurs locaux et personnel-les, et public (Dit-on déjà client ? ). De ce fait, le-la président-e d'université est le patron et doit s'occuper en bon parent de la sécurité de ce qui lui appartient et de ce pourquoi on lui a confié des charges.

Si ce changement de règlement intérieur ne fera pas effet immédiat, il marque les nouvelles valeurs qui régissent ces universités. Nous sommes bien conscient-es que ce changement de règlement intérieur signifie non pas la mise en place immédiate d'un contrôle, mais nous pensons qu'il constitue l'épée de Damoclès qui rappellera en permanence que non L'université n'est pas à tout-e le monde, Cette épée qui viendra transpercer tous les mouvements qui auront lieu sur l'Université et qui marquera l'exclusion définitive de tou-tes ceux et celles dont les "Héritier-es" ne veulent pas parmi eux-elles. Cette épée qui finira bien en forme de portique ou de contrôleur-ses aux portes comme cela existe déjà dans trop d'établissements.

Ces changements sont, à nos yeux inacceptables et réactionnaires ! Le fait de les acter au mois de Juillet, alors même que les cours finissent en mai constitue, par ailleurs, une atteinte à la démocratie universitaire. On ne décide pas de changements aussi graves à la va-vite sans en débattre et en informer massivement les étudiant-es et personnel-les !

Quid de l'accès à la bibliothèque ?

Quid de l'ouverture sur le quartier et sur la société ?

Quid de l'accès aux cours des non-universitaires ?

Quid de l'accès aux débats de société et aux colloques ?

Quid de l'accès aux spectacles ?

Si les universitaires ne voulaient plus parler personne, c'était la bonne décision à prendre...

Riposte dès la rentrée !

Luttons pour une Université Ouverte, Démocratique et Publique !

Fin des libertés dans la fac ?
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